Des Jours Et Des Nuits

Entre l'adaptation télévisée de "Des jours et des nuits" et le roman de Gilbert Sinoué, des variantes. Deux histoires intimement liées. (Titre en Espagnol "la Mujer Del Sueño")

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Lieu : France

mercredi, janvier 19, 2005

Entre le script de Frédéric Madral et le roman de Gilbert Sinoué, un fossé.

Ce n’est pas la même histoire qui est contée ; Celle adaptée à l’écran est bien plus proche de nous.

Pour commencer, elle se passe en France et puis qu'il est facile de s'identifier à l'acteur principal.

Il est rendu par un Stéphane Freiss jeune cadre dynamique français blond de la trentaine bien sonnée stoppé en pleine course,
bien plus humain dans son désarroi et moins matcho que le Ricardo du roman au type latin raide et fier comme un torero espagnol,
aux traits taillés à la hâche et basanés comme les reliefs et les couleurs de l'Argentine pays de culture éloignés, à l'autre bout du monde.

Le téléfilm marque l'accent sur la vulnérabilité et les failles du héro pour mieux décrire le processus qui l'affecte. Ainsi le scénariste Philippe Madral n'hésite pas à malmener le héro, le rendant sujet à des malaises et accidents qui le mènent nombre de fois dans des structures médicales. L'accent est mis sur l'analyse de ses troubles et le débat sur la folie est sous-jacent.

Le passage chez la thérapeute yungienne est abrégé. Le héro ne se trompe pas d'interlocutrice et n'a pas le temps de se perdre dans l'étude des mythes ni de s'apitoyer sur son sort. Il vit dans l'urgence.

Dans le roman, l'auteur pour sa part a choisi de développer les entretiens avec la psychanaliste d'un héro aux caractéristiques plus viriles.

Le débat s'étale sur une durée de quelques mois pendant lesquels elle prend le relais à ses côtés pour l'aider à accomplir un travail d'interprétation, de traduction suite à la retranscription de ses rêves et hallucinations tantôt visuelles tantôt auditives.
Ils étudient ensemble.

Quand elle veut poser les règles en distribuant les rôles lui-patient, elle-thérapeute et quant à la durée indéterminable, lui les remet en cause et rétorque : "suis-je donc malade ?"

L'argument qu'elle avance et sur lequel cessent toutes objections (et avec elles le débat sur la psychanalise) c'est qu'elle peut prétendre au rôle du thérapeute pour s'être livrée elle-même au rôle du patient pendant une durée de 10 ans.

L'expérience humaine au sens d'humilité et d'humiliation reconnue semble faire effet sur Ricardo et forcer son respect. (voir Chap. 10)

- « Je serais donc malade ? »

- « Un être qui cherche et qui décide d’accomplir un voyage au sein d’une galaxie qui sommeille en lui n’a rien d’un malade. Il possède une âme, c’est tout, et il a décidé de se mettre à son écoute. La maladie au sens propre du terme, c’est autre chose. »

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Comme vous avez raison…
Mais avec la meilleure volonté du monde, un film ne pourra jamais refléter le rêve éveillé de l'auteur…

Gilbert Sinoué

20 septembre, 2005 15:10  

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